CFP: « Personae de femmes sous l’Ancien Régime »

Congrès annuel de la Société canadienne d’études de la Renaissance

Université de Toronto, 27-29 mai 2017

Depuis la plus haute Antiquité grecque et latine et à travers tout le Moyen Âge, des représentations théâtrales, des textes dramaturgiques ou hagiographiques, des poèmes lyriques, prêtent voix à des personæ féminines présentant un ethos d’amante éplorée (pensons aux poésies de Sapho ou aux Héroïdes d’Ovide), de femme cruelle, de jeune fille chaste et pure ou de vieilles pratiquant de modestes métiers. Ces “voix” féminines modulées à la première personne présentent une grande diversité d’ethe. Qu’en est-il au XVIe siècle et dans la première moitié du XVIIe siècle, en cette période de longues régences politiques[1] où le rapport des femmes au savoir et au pouvoir se transforme radicalement dans le royaume de France? Comment les scripteurs/trices font-ils/elles parler leurs personnages féminins, en dépit des interdictions bibliques et des prescriptions rhétoriques qui proscrivent que les femmes se fassent entendre en public? Quelles représentations de la prise de parole féminine au « je » donne-t-on en cette première modernité? Ces personæ auctoriales sont-elles caractérisées par la modestie, les excusationes propter infirmitatem, ou trouve-t-on davantage de postures affirmées et revendicatrices? Ces imitations de « voix » féminines (la « voix » étant entendue ici comme une métaphore) reproduisent-elles les stérérotypes associées à la « nature » féminine que véhiculent les divers registres du discours social : philosophique, théologique, juridique, ou s’en démarquent-elles? Et selon quelles modalités? Les communications de cette séance aborderont les constructions identitaires des “je” féminins sous l’Ancien Régime, à travers plus particulièrement la notion rhétorique d’ethos discursif.

 

Veuillez faire parvenir votre proposition de communication (maximum 250 mots) avec vos coordonnées, à l’adresse électronique suivante : diane.desrosiers@mcgill.ca

avant le vendredi 30 décembre 2016, afin que je puisse transmettre au début du mois de janvier 2017 un projet de séance(s) à Katie Larson qui est responsable du programme du Congrès de la Société canadienne d’études de la Renaissance.

[1] Selon Éliane Viennot (2006 et 2008), la résurgence des débats relatifs à la nature et à l’éducation des femmes (la fameuse Querelle des femmes) paraît coïncider avec les périodes de régence où le pouvoir politique se trouve entre les mains des femmes et où l’on assiste à un déplacement des lieux d’acquisition et de rayonnement des connaissances.